Les Perce Nuit
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 Deux yeux dans la nuit.

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Vitagora

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MessageSujet: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMar 26 Fév - 13:48

PROLOGUE : La mort d'un homme.

Aux pieds des marches de l'Auberge Abandonnée gisait le corps sans vie d'un homme. D'après les lambeaux de vêtements restant sur sa peau, il semblait porter une de ces tenues légères dont sont revêtus certains cavaliers du Riddermark. L'homme arborait cependant une courte chevelure brune, contrairement à la majorité des gens du Rohan, blonds de génération en génération. Aussi son origine restait une énigme pour les quelques Eglains encore stationnés dans l'ouest des Terres Solitaires.

D'après les dires de certains, l'homme se serait affalé dans la poussière tandis que la pleine lune surplombait le ciel alors sans nuage. Personne ne sortant par une telle nuit, nul ne sut si l'homme était déjà mort en tombant de sa selle ou bien s'il agonisât des heures durant, sans un bruit. Ce dont les gens furent sûrs, c'est qu'un autre cavalier, humain d'après les empreintes laissées, passa avant la levée du jour. Les traces laissaient présumer que le deuxième homme avait fouillé le mort et était parti à cheval, emmenant avec lui la monture du défunt.

Les jours suivants, certains parlaient d'un cavalier encapuchonné allant et venant entre les Terres Solitaires et l'est du Pays de Bree. Et si cet homme connaissait la vérité concernant la mort du premier ?

La nouvelle de ce mystère filait de bouche à oreille, si bien que la jeune Vitagora, se dandinant d'auberge en auberge pour compter l'aventure à qui voulait l'entendre, en eut vent. Elle ne tarda pas à en faire part à ces proches amis des Perce-Nuit, qu'elle convia à une réunion le lendemain de la nouvelle.


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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMar 26 Fév - 14:10

CHAPITRE 1 : Le détrousseur.

Le récit.

Il était à peu près midi lorsque, finissant son déjeuner, la troubadour hobbite du nom de Vitagora quitta l'auberge du Poney Fringuant. Le vent d'hiver la fit de nouveau frissonner au moment où elle passa le porche, mais rien ne pouvait entamer sa jovialité ce jour-ci. Elle avait une histoire formidable à raconter à ses amis des Perce-Nuit et cela l'excitait au plus haut point depuis deux jours.

Attrapant la longe de Marguerite, son fidèle poney, elle prit le chemin du sud, empruntant les rues étroites de Bree. Elle marcha ainsi une heure ou deux, jusqu'à quitter le sentier et rejoindre une ferme dans laquelle elle aimait s'arrêter, celle des Pierson.

Il n'y avait personne en ce début d'après-midi, le travail de la terre ne s'arrêtait jamais vraiment, quelle que soit la saison. Aussi eut-elle tout le loisir de profiter du kiosque à musique, dans le jardin de dame Pierson. Le soleil filtrait ses rayons à travers les planches de bois ouvragées, donnant à l'espace un profond sentiment de quiétude et de sérénité. C'est ici qu'elle avait donné rendez-vous à ses compagnons et, d'ailleurs, elle apercevait au loin la silhouette d'une elfe.

La nouvelle venue au sein des Perce-Nuit fut la première à arriver. Il s'agissait de Lunevent, cette belle elfe vêtue d'une longue robe bleue. Manilamar, la hobbite particulièrement agile, fut la seconde arrivée. Puis se fut au tour du duo inséparable, le nain Rocdur et l'elfe Eshrod, de faire son entrée. Enfin apparurent le chasseur elfe Lolinian et le guerrier nain Toax, de bons amis de Vitagora, ainsi que le capitaine Ethelar.

Une fois les bonjours souhaités et les accolades données, la jeune hobbite entreprit de leur raconter ce pourquoi elle avait convoqué la petite troupe. Accompagnant ses paroles de douces notes de luth, elle leur conta l'histoire du mystérieux cavalier et de son plausible agresseur. Et comme tout ménestrel qui se respecte, elle enjoliva même un peu les faits qui lui avaient été relatés, eux-mêmes sans doute légèrement exagérés au départ. C'est de cette façon que le simple mot qu'elle utilisa à la fin de son récit anima la plus formidable des motivations dans le coeur de ses compères.

Un seul et unique mot... "trésor".

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMar 26 Fév - 14:52

CHAPITRE 1 : Le détrousseur.

L'arrivée à l'auberge.

L'excitation était à son comble. Les huit confrères enfourchèrent leurs montures et reprirent la route, toujours en direction du sud, vers les Terres solitaires. Une heure passa pendant laquelle Vitagora n'eut de cesse d'ajouter nombre de détails croustillants à son histoire, pour la grande majorité, sinon la totalité, inventés. Mais alors qu'ils quittaient le marais de l'Eau-aux-cousins, Marguerite, le poney de la hobbite, aussi tête en l'air que sa maîtresse, heurta de son pied une lourde branche en travers de la route. Tous l'avaient évitée, mais les babillonnages de Vitagora eurent raison de leur course.

S'immobilisant le long de la route, Marguerite ne put aller plus loin. Sa cheville était "bigrement enflée", comme le souligna la hobbite, et continuer sa route était pure folie. Luttant contre l'homme et le nain qui voulaient à tout prix abattre la pauvre bête et reprendre la cavalcade, Vitagora renonça à ce périple et prit la décision de quitter le groupe et de rentrer tranquillement à Bree.

Touché, le reste du groupe reprit néanmoins son chemin.

C'était le début de soirée lorsqu'ils arrivèrent à l'Auberge abandonnée. Pas si abandonnée que cela d'ailleurs, puisque de nombreux Eglains se trouvaient à l'intérieur. Descendant de cheval, Lunevent, Rocdur, Eshrod et Ethelar rentrèrent à l'intérieur. Le voyage leur avait ouvert l'appétit et ils s'installèrent à la plus grande table de l'auberge, demandant nourriture et boisson au propriétaire de l'établissement. Lolinian et Toax, plus inquiets pour leur amie laissée en arrière, prirent le temps d'observer la route qu'ils venaient de faire. La seconde hobbite de l'aventure, Manilamar, mit pied à terre peu de temps après, au moment même où une serveuse de l'auberge entamait la conversation avec Lolinian.

La jeune femme au visage crasseux et fatigué lut dans les yeux de l'elfe l'inquiétude et s'en alla lui demander ce qui le perturbait. Il lui raconta les déboires de la ménestrelle et à ces mots, la serveuse rentra la tête dans les épaules, jetant nerveusement des coups d’œil vers les collines proches. Face à ce manège, Lolinian fut interloqué et fit signe à son interlocutrice de lui donner la raison d'un tel comportement. Tandis que le nain poussait la porte de l'auberge en quête de quelque hydromel, Manilamar et le chasseur écoutèrent la jeune femme parler des récents évènements, des accrochages avec les gobelins et les semi-orques au récent assassinat d'un cavalier inconnu.

Elle poursuivit son récit en les conduisant à l'intérieur, près du feu. Ils rejoignirent la troupe attablée où une nouvelle tête avait fait son apparition. Une belle elfe aux cheveux d'un noir d'encre, Tinulwing, avait répondu à l'appel de ses confrères.

Tandis que la serveuse de l'auberge, en proie au désespoir, continuait sa palabre sur cette effroyable histoire, l'inquiétude grandissait au sein du groupe quant à la sécurité de leur amie Vitagora. Ils n'avaient encore pas quittés le pays de Bree quand son accident était arrivé et pourtant tout leur laissait croire qu'elle pouvait avoir disparu. Liant cette crainte à l'histoire récente de l'auberge, ils insistèrent pour apporter leur aide dans la recherche du mystérieux cavalier, celui-là même qui avait dépouillé le corps de l'autre homme, retrouvé mort aux pieds des marches de la terrasse.

La jeune femme eut beau les mettre en garde que chacun des groupes d'aventuriers qui étaient partis sur les traces de l' "homme en noir" n'était revenu, ils prirent quand même le risque. Aussi elle les invita à retrouver une elfe, qui avait elle aussi tenté de pister le "détrousseur", en bas dans une chambre de l'auberge.

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMar 26 Fév - 14:53

CHAPITRE 1 : Le détrousseur.

La piste de l'elfe.

Descendant les escaliers faiblement éclairés, nos aventuriers trouvèrent ladite chambre. En entrant ils neurent à observer qu'un bien triste spectacle. Sous une pile de couverture s'agitait une elfe en proie à un mal bien pire qu'une simple fièvre.

Tandis que Lolinian, Toax et Lunevent retournèrent dans la salle principale de l'auberge, faute de place dans la chambre, Rocdur, Eshrod, Ethelar et Tinulwing tâchèrent d'en apprendre plus auprès de l'infirme. Ils eurent déjà beaucoup de mal à sortir l'elfe de son sommeil tortueux et, quand celle-ci se rendit compte de leur présence, elle ne put tout d'abord pas ouvrir les yeux. Les quatre valeureux insistèrent néanmoins sachant que le temps les pressait. A force de persévérance, l'elfe finit par leur raconter son histoire.

Les phrases hachées, les mots bredouillés, l'inconnue leur apprit qu'elle pistait l'homme en noir avec un petit groupe d'elfes venus de Fondcombe. En pleine nuit, ils avaient suivi sa trace à l'est de l'auberge, passant près des ruines d'un ancien Âge. Alors qu'ils avaient presque totalement remonté la piste, ils avaient été attaqués, touchés tantôt par des flèches, tantôt par des javelines. A ces douloureux souvenirs, l'elfe se mit à sangloter. A partir de là, elle n'avait plus aucune idée de ce qu'il s'était passé. Tout ce dont elle se rappelait, c'était s'être retrouvée sur ce lit, frémissante.

Quand les aventuriers lui parlèrent de leur amie sûrement attrapée par celui qu'on appelait le détrousseur, l'elfe leur proposa, non sans mal, de les amener sur la piste qu'elle avait elle-même suivie. Avec l'aide de Tinulwing, elle se leva et enfila sa tenue. Ramassant son carquois et son arc, elle quitta l'auberge, appuyée sur l'elfe.

Lolinian et Lunevent les attendaient dehors, finissant de seller leurs chevaux. L'elfe de Fondcombe les mena jusqu'au lieu de ses derniers souvenirs. Alors que la fièvre continuait de ravager son corps, la peur s'emparait peu à peu de son esprit. Elle n'avait de cesse de regarder par dessus son épaule, fuyant certainement un mal que seule elle pouvait voir. Arrivés sur les dernières traces mentionnées par l'elfe, nul indice leur indiquait ce qui avait pu se passer. La poussière de ces terres avait sous aucun doute recouvert les marques de combat, ou de massacre si les dires de l'elfe s'avéraient justes. Usant de toute leur volonté les compères se mirent en quête de trouver la moindre trace pouvant leur indiquer quelle direction prendre.

Ce fut l'elfe Lolinian qui fut le premier à découvrir des traces de pas épargnées par le sable et les vents. Tandis qu'il invitait Eshrod, Rocdur et Lunevent à le suivre, le capitaine Ethelar s'enquit de la santé de leur guide. Dans ses recherches frénétiques, le groupe en avait quasiment oublié son existence, aussi, lorsque l'homme se retourna, il vit ce qu'il redoutait le plus. L'elfe se tenait à genoux, au milieu de ce qui avait été pour elle un véritable cauchemar. Son arc posé par terre, elle caressait le sable de sa main droite. Les larmes roulaient sur ses joues alors que le désespoir finissait de l'envahir. Le capitaine courra à sa rencontre, la suppliant de combattre le mal une fois encore. Mais le regard de l'elfe dépassait déjà de loin l'épaule d'Ethelar. Elle s'effondra sur le côté. L'homme plongea vers elle, la prenant par les épaules et lui intimant l'ordre de ne pas quitter ce monde.

Mais l'elfe avait dépensé toutes ses forces dans cet ultime combat et, quand elle expirait pour la dernière fois, sa tête roula sur le côté, inerte.

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeDim 3 Mar - 12:17

CHAPITRE 1 : Le détrousseur.

L'homme en noir.

La nuit était déjà bien avancée quand le quatuor arriva près de Naerost, les anciennes ruines. Plus ils avaient avancé vers le nord plus les empreintes s'étaient faites nombreuses et ce fut non sans surprise qu'ils découvrirent un vaste camp ennemi.

Il s'agissait là de semi-orques, sans doute des envoyés du sombre Saroumane pour une raison des plus obscures. A leur vue, les trois elfes eurent la même réaction, leurs visages ne purent cacher la haine et le dégoût que leur race éprouvait à l'égard de ces créatures. Quand le nain Rocdur émit l'hypothèse que leur amie hobbite pouvait être retenue prisonnière dans ce camp, aucun n'hésita à prendre les armes. Ils établirent un rapide plan afin de mettre toutes les chances de leur côté : les deux archers Lolinian et Eshrod tireraient avantage du surplomb offert par les collines adjacentes pour prendre les semi-orques sous un tir croisé, tandis que le nain et la sentinelle elfe couvriraient les sorties du camp, bouclier au poing.

Leur sous-nombre ne fut nul handicap. Imaginant les souffrances que Vitagora pouvait endurer aux mains de ces ignobles créatures, Rocdur fut pris d'une frénésie meurtrière. Il fondit sur les émissaires du Mal sans l'ombre d'une peur, terrassant de sa hache chacun des semi-orques qui avait le courage de lui barrer le chemin. Bloquant et esquivant les carreaux de l'ennemi un à un, Lunevent se fraya un chemin à travers le camp dans une grâce de combat sans égale, tantôt jetant sa javeline sur un arbalétrier, tantôt transperçant de sa lance un semi-orque arrivant au corps-à-corps. Du haut des deux collines, les flèches sifflaient dans l'air lourd du combat. Nulle flèche ne manqua sa cible. Ne trouvant de refuge sous ce tir nourri, les créatures tombaient une à une. Celles qui tentaient de s'enfuir se retrouvaient vite avec la hache du nain en travers du plastron ou avec la lance de l'elfe plantée dans l'abdomen.

Lorsque les sons du combat laissèrent place au murmure du vent à travers les vieilles pierres, les quatre compagnons se rejoignirent au milieu du camp. Ils fouillèrent chaque recoin, soulevèrent chaque pierre, mais aucune trace de la hobbite, ni même un quelconque indice leur indiquant qu'elle put être ici à un moment donné. Dans ses recherches, Eshrod trouva un semi-orque blessé mais encore conscient. Le menaçant de la pointe de sa lame, l'elfe l'interrogea sur la hobbite. La créature ne lui répondit pas tout de suite, et lorsqu'Eshrod enfonça davantage l'acier de son arme dans la gorge de son obligé, il finit par dire que l' << homme en noir la détenait sûrement, s'il ne l'avait pas déjà tuée >>. Puis le semi-orque finit de se vider de son sang et l'elfe alla retrouver ses compagnons pour leur répéter ces mots.

Toujours sans aucune piste concernant le détrousseur ou leur amie, ils avaient cependant la certitude que les deux affaires étaient liées. Ils quittèrent les ruines par l'ouest, pensant alors rentrer à l'auberge et reprendre leurs investigations au petit jour. Ils allaient récupérer leurs chevaux lorsqu'un javelot vint se planter aux pieds du nain.

Levant la tête, ils aperçurent une large silhouette sombre juchée sur un grand cheval d'autant plus sombre. Le visage rentré dans une capuche d'un noir d'encre, les compagnons ne purent distinguer son origine. Le cavalier fit avancer sa monture vers eux, les menaçant d'un autre javelot. Le nain ainsi démuni entra dans une rage intérieure folle. Lolinian posa une main apaisante sur l'épaule de Rocdur et demanda au cavalier la raison d'une telle mise en scène. Ne prononçant aucun mot, ce dernier ramassa l'arme plantée devant ses invités. D'un geste sûr, il la glissa dans la sacoche pendue au flanc droit de son cheval. Devant un tel calme, le nain ne put contenir sa colère. Il profita de cette soudaine proximité pour asséner un violent coup de bouclier à la monture. Surpris, le cavalier eut tout juste le temps de sauter de ces étriers pour ne pas être écraser dans la chute de son cheval. Roulant sur l'épaule, il se releva nez-à-nez devant Lunevent. Il avait sorti son épée et la tenait devant l'elfe aux longs cheveux blonds. Mais celle-ci le menaçait déjà de sa lance et les deux autres elfes avaient quant à eux décoché une flèche et le tenaient en joue. Rocdur se posta derrière lui, hache au poing.

La tension était à son maximum. L'épée du cavalier croisait la lance de Lunevent. Deux pointes de flèches venaient effleurer sa nuque et il pouvait sentir le souffle du nain dans son dos. Dans la chute, sa capuche s'était légèrement retirée et Lolinian put distinguer un sourire se fendre sur ce visage vraisemblablement humain. La voix de l'homme en noir se fit alors entendre.

<< Nul besoin de s'emporter, dit-il. Nous pouvons sûrement régler ça de manière bien plus amicale. >>

Mais alors, il sentit la flèche de Lolinian venir toucher sa peau. Le nain lui intima l'ordre de lâcher son arme, ce qu'il fit. La lourde épée vint s'écraser aux pieds de Lunevent. Le tenant toujours en joue, Lolinian lui demanda de se présenter. L'homme monta alors lentement les mains à son visage, balançant sa capuche en arrière. Les traits dévoilés, les compagnons furent surpris de découvrir que l'homme en question était un Rohirrim. Il portait une longue chevelure blonde, typique des cavaliers du Rohan. Il se donnait le nom d'Eohestan, cavalier du Riddermark. Ce fut alors le tour du nain de le questionner. Il lui demanda très sèchement ce qu'il était advenu de la jeune hobbite qu'ils avaient laissée aux abords des terres solitaires. Visiblement interloqué, l'homme leur dit qu'il avait effectivement vu une hobbite, mais que celle-ci était bel et bien arrivée avec eux à l'auberge et qu'elle n'en était d'ailleurs pas ressortie. Ne comprenant pas que le Rohirrim faisait allusion à Manilamar, Rocdur devint rouge de colère pensant que l'homme se moquait de lui. Il fallut l'intelligence de Lunevent pour le calmer et lui faire comprendre les dires du cavalier. Affirmant perdre son temps, le nain cracha par terre et s'en retourna en direction de l'auberge, suivi d'Eshrod.

Lunevent, dont le calme et la sérénité étaient exemplaires, plongea son regard dans celui de l'homme en noir. Cherchant à savoir s'il leur serait d'un quelconque secours, elle le pria de raconter son histoire, n'omettant aucun détail.

Deux yeux dans la nuit. Eohestan1


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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeDim 3 Mar - 12:18

CHAPITRE 1 : Le détrousseur.

La poursuite.

Le cavalier regarda le nain et l'elfe descendre la colline jusqu'à les perdre de vue. Alors il prit une grande inspiration et relata les derniers évènements de sa vie...

~

Le cor de la sentinelle se fit soudain entendre. Dans le dortoir, les hommes se réveillèrent et prêtèrent attention. Second son du cor, puis un troisième tout de suite après. Tous se ruèrent sur les portants d'armure et revêtirent ces dernières dans le plus incroyable empressement. Troisième série de cor, trois coups brefs, à la suite. L'alerte était du plus haut niveau. Chacun courra en direction de la porte attrapant une lance au passage. Dehors, c'était le branle-bas de combat : les écuyers sortaient les chevaux et montaient lances et boucliers sur leurs flancs. Les femmes chargeaient quelques sacs remplis de provisions. Les cavaliers se hâtèrent de monter leurs chevaux, tandis que le capitaine passait devant eux, les rassemblant à la porte du camp.

Un groupe armé d'hommes avait été repéré quittant le défilé de Nan Curunir. Ils portaient le symbole de la Main Blanche sur leurs boucliers, signe qu'ils appartenaient à l'armée que rassemblait le magicien d'Isengard. Leur allure et leur attirail laissait croire qu'ils allaient rejoindre leurs frères d'armes postés plus loin au nord, dans le pays de Dun. Pour contrecarrer leurs plans, le capitaine avait eu la lourde tâche d'empêcher toute communication entre l'Isengard et les forces armées disséminées un peu partout dans la région. Aussi lorsque ce contingent fut aperçu, la chasse fut lancée.

Les trente Rohirrims du poste avancé lancèrent leurs montures dans une chevauchée folle. L'ennemi comptait à peine plus d'une vingtaine de soldats mais avançait à vive allure comme si l'Oeil lui-même les poursuivait. La troupe du Rohan ne put les rattraper avant qu'ils pénétrassent dans le pays de Dun. Le capitaine fit monter Eohestan à l'avant de la troupe. Il lui désigna un des soldats du bout des doigts. Celui-ci ne portait pas d'armure et n'avait à la ceinture qu'une simple dague. Cependant une large sacoche pendait dans son dos. Un messager. Eohestan comprit dans le regard de son capitaine que la mission ne serait pas finie tant qu'ils n'auraient pas récupéré les documents.

Alors que les Rohirrims gagnaient du terrain, deux petits groupes quittèrent la formation partie d'Isengard. Huit soldats avaient viré de droite et huit autres de gauche. Ils firent faire une large boucle à leurs chevaux, les amenant face aux cavaliers du Riddermark. Se préparant à l'assaut frontale, ceux-ci formèrent les rangs. Mais un des cavaliers en queue de peloton informa le capitaine de l'arrivée de deux autres groupes ennemis sur chaque côté de la colonne. Les Rohirrims étaient tombés dans une embuscade.

Le capitaine ne se démonta pas. Il aboya la charge, fonçant sur le groupe de tête à vive allure. Dans ce mouvement, il donna à Eohestan et à un autre cavalier, Leosalion, la mission de poursuivre le messager et de ne revenir qu'avec la sacoche de documents. Les quatre groupe de soldats ennemis étaient presque sur eux. En quelques secondes, le fracas des armes et des boucliers couvrit le bruit des sabots. Les Rohirrims n'avaient pas d'égaux dans le combat monté et les premiers Dunlendings tombèrent rapidement. Mais leur nombre fut rapidement trop important. Le capitaine emmena six de ses hommes à la poursuite du groupe de tête, laissant ses autres cavaliers ralentirent la progression de l'ennemi. Cet avantage ne dura que trop peu de temps. Une trentaine de guerriers se relançaient déjà à leur poursuite.

Eohestan forçat l'allure, tandis que deux de ses compagnons décochaient flèche après flèches sans jamais vraiment ralentir leurs poursuivants, tout juste en diminuant leur nombre. Voyant qu'ils n'auraient aucune chance de les devancer, le capitaine décida qu'il diviserait son groupe lorsqu'ils entreraient dans les bois. Avec un peu de chance, les cavaliers de l'ennemi le suivrait lui et ses hommes, laissant ainsi Eohestan et Leosalion libres de tout poursuivant. Arrivés à la lisière de la forêt, lui et ses trois hommes quittèrent la formation longèrent les bois. Le plan fonctionna, nul ne suivit les deux missionnés.

D'un coup d’œil par dessus son épaule, Leosalion ne remarqua aucun soldat de la Main à leurs trousses. Il se permit de sourire. Eohestan qui lui jeta un regard à ce moment là ne souriait pas lui, ne sachant que trop bien que ses frères se sacrifiaient pour lui donner une chance d'arrêter le messager. Ils suivirent ainsi le messager et le reste de sa garde jusqu'en Enedwaith. Là les cavaliers de la Main se rendirent compte qu'ils étaient toujours suivis. Trois de ces cinq soldats ralentirent jusqu'à ce qu'Eohestan et Leosalion les rattrapassent. Le combat fut engagé. Dans sa charge, Leosalion firent perdre l'équilibre à l'un des trois chevaux qui alla s'écraser par terre, sur son cavalier. Déséquilibré, le Rohirrim ne put éviter la lance du deuxième qui l'empala à hauteur de l'épaule. Dans un dernier effort Leosalion agrippa la lance et se l'enfonça plus profondément amenant l'ennemi à portée de son épée qu'il enfonça dans son abdomen. Dans un même temps, Eohestan battait le fer avec le troisième homme, qu'il finit par assommer d'un coup de lance derrière la tête. Jetant un œil à son compagnon, il lui promit sans réelle conviction de revenir le chercher. Puis il claqua ses talons contre les flancs de son cheval et se relança à la poursuite du messager et de son dernier gardien.

Passant par l'Eregion, il arriva finalement dans le sud de la Trouée des Trolls. Là le dernier gardien faillit le prendre par surprise. Il esquiva de justesse la lance de l'ennemi. Pris dans son élan, celui-ci faillit tomber de sa monture, il se rattrapa à la longe de son cheval et se redressa sur sa selle. Ce fut cependant assez de temps pour qu'Eohestan le transperçât de son épée. Poussant sa monture aux bouts de ses forces, il la renvoya de nouveau sur les traces du messager. Ce n'est qu'à la frontière ouest des Terres solitaires que le Rohirrim, dans un effort désespéré, jeta sa lance avec puissance. Celle-ci alla se planter dans la nuque de l'homme, l'envoyant tomber du cheval. Eohestan arriva à hauteur de sa victime et descendit de sa monture. Il retourna le corps broyé et récupéra la sacoche de documents. Il n'y avait qu'une lettre à l'intérieur. Avant de l'ouvrir, il releva la tête. Une lumière venait de s'allumer dans ce qui semblait être une auberge. Il prit la longe du cheval désormais sans cavalier, remonta en selle et s'en fut.

~

Le Rohirrim ramassa l'arme aux pieds de Lunevent et la remit au fourreau. Il leur parla de l'attaque des gobelins dans laquelle il avait du fuir, laissant derrière lui lance et bouclier, et surtout la fameuse lettre. Avant de s'en aller, il leur confia cependant les derniers mots du cavalier de la Main, qu'il avait entendu dans son dernier soupir :
Le Pays de Bree... la sombre forêt.

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeDim 3 Mar - 21:44

CHAPITRE 2 : La lettre de sang.

Le récit.

Par un après-midi ensoleillé, alors que Lolinian et Lunevent parcouraient la Comté à cheval, ils prirent l'initiative de se rendre dans la quartier où habitait Vitagora. Ils n'avaient eu aucune nouvelle d'elle depuis son demi-retour précipité entre Bree et l'auberge abandonnée et le doute d'un possible enlèvement planait toujours sur les membres des Perce-Nuit.

Aussi ce fut avec un énorme soulagement que Lolinian aperçut la petite silhouette taillant avec précision l'arbuste que trônait au milieu de son jardin. Ils prirent rapidement des nouvelles de Marguerite, le poney de la hobbite, qui s'était gentiment remis de sa foulure. Les invitant à rentrer dans sa petite demeure, Vitagora écouta avec grande attention les récits de l'aventure à laquelle elle n'avait que trop peu participé.

Elle fit répéter plusieurs les derniers mots du cavalier de la Main, tâchant de comprendre ce qu'ils pouvaient signifier ou s'il y avait un code là-dessous. Son imagination lui faisait imaginer nombre de scenarii, tous plus improbables les uns que les autres.

Elle en vint finalement à la même conclusion que ses deux invités elfes : il faudrait se rendre dans la Vieille Forêt, endroit correspondant le plus aux mots de l'homme, afin d'y dénicher un quelconque indice.

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeLun 4 Mar - 13:40

CHAPITRE 2 : La lettre de sang.

La Vieille Forêt.

Sortant de chez elle à la hâte, n'emportant que le stricte nécessaire, à savoir trois miches de pain, un jambon séché, une botte de carotte, une autre de radis, enfin bref tout ce qu'il fallait pour tenir au moins un petit déjeuner, Vitagora se rendit au kiosque de la ferme des Pierson. Elle y avait de nouveau convoqué tous ses confrères les Perce-nuit, afin de mener une expédition dans la Vieille Forêt.

Ce fut à sept qu'ils chevauchèrent ensuite jusqu'à camp d'Adso, il y avait bien évidemment Lolinian et Lunevent, qui avaient convenu avec la jeune hobbite de ce rendez-vous, mais également le capitaine Falathir, le nain Rocdur, la timide elfe Tharelinas et une nouvelle venue, une hobbite de la Comté, Viollette. Ils se rendirent donc à cheval ou à poney (Vitagora ayant emprunté le poney de son voisin, laissant Marguerite en convalescence) à l'orée du bois. Sombre, lugubre, sinistre, tels furent les premiers mots prononcés par les compagnons pour qualifier les lieux.

Avant de pénétrer plus avant dans la forêt, Lunevent et Lolinian firent un rapide compte-rendu des dernières investigations. Ils cherchaient donc un indice, de quelque nature qu'il soit, concernant soit Eohestan, le cavalier du Riddermark, soit la fameuse lettre volée. Ils quittèrent le sentier sans vraiment savoir quoi savoir chercher en somme. La bonne nouvelle était que la dame Lunevent connaissait la forêt, ils avaient donc un guide pour cette expédition ce qui était plutôt rassurant dans un endroit aussi effroyable.

A peine eurent-ils fait quelques pas que l'obscurité les envahit. Se retournant, Vitagora ne distinguait déjà plus le passage qu'ils avaient emprunté pour entrer, c'était comme si le bois s'était refermé sur eux. Pourtant sous ces aspects lugubres à souhait, la forêt montrait des signes de beauté et de richesse insoupçonnables. En effet, leur route les mena au pied d'une majestueuse cascade dont l'eau, d'après Lunevent, rejoignait le cours paisible du Brandevin. Plus loin cependant, la scène qu'ils eurent sous les yeux leur rappela la dangerosité de l'endroit. Les restes d'une maison calcinée cachaient un mystérieux hobbit, transi par la peur et vraisemblablement par la paranoïa, ainsi que le cadavre d'un homme, assassiné par l'épée que tenait ledit hobbit. Tandis que le nain Rocdur tentait, en vain, de décrocher un mot au semi-homme, Lolinian et Lunevent examinèrent le corps sans vie, tâchant de déterminer s'il pouvait s'agir du cavalier qu'ils avaient rencontrés quelques jours plus tôt. Ils furent soulagés de constater que ce ne pouvait être le casi, les cheveux de l'homme étendu à leurs pieds étaient d'un noir d'encre et il portait une tenue légère bien différente de l'armure d'Eohestan. Sachant qu'ils n'en apprendraient pas plus de la part du hobbit, ils décidèrent de remonter la piste du cadavre, ce qui les mena plus profondément dans la Vieille Forêt.

Cette partie-là cachait d'innombrables araignées noires. Elles paraissaient anormalement excitées si bien qu'à l'arrivée des sept compagnons, elles n'eurent d'autre réaction que de s'attaquer à eux. Bien mal leur en a prit étant donnée la réactivité du groupe, ils décimèrent chacune des araignées s'approchant d'un peu trop près. Se tailladant un passage entre ces vils insectes à huit pattes, ils finirent par découvrir un petit campement à moitié abandonné. Fouillant chaque recoin, soulevant couverture et remuant les cendres d'un feu depuis peu éteint, ils cherchèrent de quoi redonner à leur périple un semblant d'intérêt dans cette quête. Concentrés sur le moindre détail, ils ne remarquèrent pas la silhouette dissimulée derrière les arbres. Celle-ci s'avança vers eux, profitant de l'obscurité. A quelques pas du nain, une branche craqua sous son pied. Aussitôt, les sept compagnons se tournèrent, l'arme au poing. Face à une telle surprise, l'homme sourit.

Deux yeux dans la nuit. Screenshot00022k

Il s'avoua bien meilleur cavalier que cambrioleur, cette branche sonnant le glas de sa courte carrière de pisteur. Reconnaissant les deux elfes et le nain, il sourit et leur donna le bonjour, non sans irriter la sensibilité de Rocdur, qui visiblement n'aimait pas être surpris de la sorte. Lorsque Falathir lui demanda ce qu'il faisait ainsi dans la Vieille Forêt, il leur apprit une nouvelle plutôt intéressante. Eohestan avait suivit un groupe de gobelins qui avait quitté les Terres Solitaires peu après sa rencontre avec les Perce-nuit. Trop nombreux pour qu'il puisse leur donner l'assaut, il avait pris la décision de voir où ils le mèneraient. Ils l'avaient conduit jusque dans cette forêt, mais il avait cependant perdu leur trace un peu plus loin, au plus profond du bois.

A la demande du capitaine, il les mena à l'endroit où la piste s'arrêtait. Il pensait notamment que Lolinian, en qualité d'expert du pistage, pourrait retrouver leur trace. Mais il s'avéra bien difficile de les suivre. Il retrouva bien leur trace oui, mais les gobelins avaient vraisemblablement quitté la Vieille Forêt en coupant à travers les arbres, ceux-ci portaient les marques de taille franche. Cependant, la forêt semblait s'être refermée sur ce passage et il fut impossible aux compagnons de prendre le même chemin. Celui-ci débouchant sur le Brandevin, ils se demandèrent où pouvait bien se rendre une compagnie de gobelins, lorsque Lolinian leur parla d'une rumeur concernant un groupe de bandit retranchés de l'autre côté du fleuve, en Comté.

Décision fut alors prise de rebrousser chemin et d'entrer sur les terres des hobbits en passant par le pont de Brandevin.

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeSam 9 Mar - 18:04

CHAPITRE 2 : La lettre de sang.

La réunion du Mal.

Les premiers rayons du soleil perçaient les nuages lorsqu'ils sortirent, enfin, de cette lugubre forêt. Il s'était donc écoulée toute une nuit et ils ne s'en étaient même pas rendus compte. Epuisée par cette excursion, la hobbite Viollette prit congé de ses compagnons. Rocdur, quant à lui, s'était pris une branche basse en plein milieu de la figure, oui, il s'agissait d'une branche vraiment très basse, et la blessure infligée nécessitait d'être pansée. Aussi, la gentille Tharelinas le raccompagna jusqu'aux faubourgs de Bree afin de l'y soigner.

Ils n'étaient donc plus que cinq : Falathir, Lunevent, Eohestan, Vitagora et Lolinian qui avait, pour l'occasion, prit la tête du groupe. Ils récupérèrent leurs montures et passèrent le Brandevin, non sans contempler au passage le calme et la sérénité du fleuve. Le chasseur les amena jusqu'à la sortie d'un petit village hobbit, Castelbois, où il avait été remarqué le passage incessant de brigands et autres scélérats en tous genres à proximité. Arrivant au gué surplombant la cascade de Castelbois, ils ne purent éviter le regard de deux sentinelles, qui montaient fièrement la garde, ne se souciant guère d'être démasquées, même en plein jour. Décidément, les brigands devenaient de plus en plus audacieux, et dans cette contré qu'était la Comté, cela devenait plutôt inquiétant.

Descendant de cheval, le capitaine décida d'aller parlementer avec les deux malhonnêtes, ignorant les avertissements de Lunevent. A peine eut-il franchi le gué, que l'une des sentinelles tirait déjà l'épée, ordonnant à l'autre de courir avertir ses comparses. Levant haut son bouclier, Falathir bloqua la première attaque du brigand. De son côté, Lolinian, d'un tir ajusté, stoppa net le fuyard, évitant ainsi d'alerter tout le campement. Lunevent sauta de sa jument afin de porter secours à son capitaine, mais nul besoin, ce dernier avait déjà planté sa lame dans le ventre de son agresseur. Alors qu'ils reformaient le rang et qu'ils s'apprêtaient à avancer sur l'ennemi, Vitagora resta transi de peur. N'ayant jamais participé à un combat, elle réfutait l'idée d'aller plus loin dans la bataille. Eohestan, qui avait beaucoup discuté avec la jeune hobbite alors qu'ils quittaient la Vieille Forêt, avait pris la musicienne en amitié. Lui-même démuni par la vilaine blessure qu'il avait reçue à l'épaule, il se chargea de rester en arrière avec Vitagora et d'en assurer la protection, sur le regard insistant de Lunevent, lui sommant de prendre extrêmement bien soin de la petite.

Voilà donc deux elfes et un homme, vitaminés par le désir d'en finir avec cette chasse interminable, chargeant l'ennemi retranché dans ce campement de fortune. Avançant boucliers au poing, Lunevent et Falathir tranchaient l'ennemi se jetant sur eux. Dans ce même temps, les flèches du chasseur sifflaient dans l'air avant de faire tomber quiconque cherchait à contourner les défenses de ses deux compagnons. Amenant la terreur dans les rangs des brigands, ceux-ci perdirent le peu d'organisation qu'ils avaient au début. Dispersés, désemparés, certains se jetaient même dans la rivière en contrebas, s'infligeant une chute de plusieurs dizaines de mètres concluant sans nul doute à une mort douloureuse sur les rochers. D'autres jetèrent les armes et s'enfuirent en courant. Mais le plus gros des forces était posté en arrière. Il s'agissait de semi-orques, comme ceux rencontrés dans les Terres solitaires. Redoublant de vigilance et de prudence face à cet ennemi plus expérimenté, celui-ci n'en subit pas moins le même sort que les premiers. A la différence près qu'aucun n'en réchappa. Lorsque le dernier tomba, une voix interpela Lunevent. L'elfe fit alors une curieuse rencontre, celle d'un nain à la barbe grisonnante dont les mains étaient liées au reste d'une roulotte.

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Une fois qu'elle l'eut libéré de ses entraves, Lolinian et Falathir arrivèrent sur les lieux, étonnés eux aussi à la vue du nain. Le visage de celui-ci était boursoufflé, certaines de ses marques avaient viré au bleu-noir, tandis que d'autres, encore rouges, témoignaient du lourd traitement que les semi-orques avaient infligé au pauvre bougre. Les trois compagnons purent néanmoins distinguer un sourire chaleureux sur ce visage tuméfié. Il les gratifia de ses plus sincères remerciements, jurant que s'ils n'avaient pas été là, ses ravisseurs auraient très bientôt pris sa vie. Après que le capitaine eusse présenté ses frères d'armes, le nain indiqua s'appeler Cabrak. Lunevent sortit de sa besace un flacon d'une substance curative ainsi qu'un pot d'onguent. Elle conseilla au brave de boire la potion, ce qu'il fit avec moult difficultés, le breuvage étant d'un goût très éloigné de l'hydromel tant prisé par ceux de son espèce. Il prit également quelques doigts d'onguent qu'il passa sur ses blessures les plus récentes. L'elfe l'aida ensuite à se relever et ils allèrent s'installer près du feu de camp afin que le nain leur puisse leur raconter toute son histoire.

Il leur révéla être historien auprès de son peuple et avoir été ravi par les brigands alors qu'il étudiait certaines des ruines de la Comté. Assommé, il n'avait repris connaissance qu'attaché dans ce camp. Là, il avait été questionné par les semi-orques concernant une sombre forêt. Dubitatif face à ces questions, son ignorance avait eu raison de la patience de ses ravisseurs qui l'avaient molesté de rude manière. Inconscient à nouveau, ce fut l'arrivée d'un petit contingent de gobelins qui le sortit de son état. Ils apportaient un message au chef des semi-orques, lui demandant vraisemblablement de leur déchiffrer le contenu de la lettre en question. A ce moment-là, les créatures s'étaient mises à parler dans un langage que le nain ne put comprendre. A cette remarque, Lolinian et Falathir eurent la même réaction : le Noir-Parlé. Le nain n'en ayant jamais entendu, il ne sut dire s'il s'agissait vraiment de la langue de l'ennemi ou d'une autre. Ce dont il fut sûr, c'était que ni les orques, ni les suderons, ni les gobelins n'avaient réussi à déchiffrer la seconde partie de la missive. Aussi, en désespoir de cause, ils la montrèrent à Cabrak. Le papier avait été dessiné de sorte à ce qu'un morceau de carte y figure. Mais la lettre avait apparemment été manipulée par de nombreuses mains, et une grande partie avait été arrachée. Le nain ne put donc lui non plus trouver l'endroit désigné et il reçut toute la frustration des trois chefs sous la forme d'un puissant passage à tabac. Le capitaine, dont la patience commençait à s'éclipser, demanda au nain s'il pourrait dessiner, de quelque manière que ce soit, ce qu'il avait vu sur la lettre. Répondant par la négative, Cabrak anéantit tout espoir de l'homme. Tandis que celui-ci faisait les cent pas, cherchant quoi faire à présent, l'historien lui dit naïvement qu'il serait beaucoup plus facile de retrouver la missive étant donné qu'elle n'avait pas quitté le camp, les trois compagnons ayant décimé tous ses occupants. Incrédule, Lunevent comprit que les orques eurent perdu patience si vite.

Les trois compagnons se mirent donc en quête de remuer chaque recoin du camp, soulevant les couvertures nauséabondes, retournant et fouillant les corps éparpillés. Ce fut le chasseur qui trouva le premier la lettre. Aussitôt ses deux comparses coururent à lui. Il y avait effectivement des mots écrits en Noir-Parlé, en dessous desquels se trouvait les restes d'une carte.

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Devinant, en observant chaque détail, qu'il pouvait s'agir de la forêt au nord des collines de Brande, dans le pays de Bree, les trois compères et le nain quittèrent le campement. Arrivés à l'entrée de Courtescarpe, ils laissèrent Cabrak qui avait reconnu l'endroit et disait pouvoir retrouver son chemin seul.

Repassant le gué, ils découvrirent Vitagora qui sortait d'un buisson. Etonnés de la voir seule et ainsi cachée, ils s'enquirent de son état. Elle allait bien mais avait pris peur lorsqu'un gobelin avait quitté précipitamment le camp, sans doute s'était-il faufilé vers la sortie en profitant du tumulte du combat, et que le Rohirrim s'était lancé à sa poursuite. La jeune hobbite avait vu d'autres brigands quitter le camp et, de peur d'être prise, s'était réfugiée dans la première cachette venue. Rassurée et heureuse de revoir ses amis, elle oublia rapidement ses déboires et les questionna sur ce qu'ils avaient pu découvrir. Quand Lunevent eut raconté leur histoire, la première idée qui vint à l'esprit de la musicienne fut de rechercher à la Maison des Mathoms de quoi déchiffrer le message. Devant la perplexité de Falathir, elle argumenta en avançant le fait que les hobbits récupéraient un tas de trucs dont ils n'avaient pas l'utilité et dont ils n'estimaient guère la véritable valeur et qu'il se pouvait donc qu'il y ait un écrit ou deux concernant le Noir-Parlé parmi la multitude de breloques. Lolinian avoua l'hypothèse valable et rappela le fait qu'une autre personne pouvant déchiffrer cette langue, Elrond Semi-Elfe, se trouvait à plusieurs jours de cheval. Le capitaine admit lui aussi que son autre idée, la bibliothèque de Minas Tirith, les mèneraient plus loin encore.

Lunevent trancha donc et ils prirent la direction de Grand'cave.

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeLun 11 Mar - 5:36

CHAPITRE 3 : L'étrangère.

La traduction.

Ils chevauchèrent à grande allure jusqu'à Grand'Cave, village hobbit réputé pour accueillir le siège de la société des Mathoms. Arrivés sur place, Falathir, Lolinian, Lunevent et Vitagora se dispersèrent dans la vaste maisonnée où trônaient d'innombrables breloques, la plupart des hobbits ne connaissant pas la valeur de tous ces objets, si tant est qu'ils en aient tous une.

Questionnant un hobbit par là, fouillant par ci, ils n'eurent de cesse de retourner bibelot, d'ouvrir chaque tiroir, mais rien ne leur apparut utile à la traduction du Noir-Parler. Rassemblés devant la cheminée, cherchant quelle serait la prochaine étape de leurs investigations, une petite voix les interpela dans leur dos. Par un heureux hasard, Viollette était venue rendre une petite visite aux collectionneurs de Mathoms. Se rendant compte du désarroi de ses confrères, elle eut l'idée d'organiser une rencontre avec un rôdeur actif dans le nord de la Comté. D'après elle, celui-ci pourrait sans doute les aider, si ce n'était en traduisant le message, il saurait au moins les orienter. Trouvant l'idée intéressante, les quatre compagnons acquiescèrent et suivirent la petite hobbite en direction des champs verts, au nord de Trou-aux-Grisards.

Arrivés sur place, ils trouvèrent effectivement ce rôdeur, entourés de nombreux cadavres de gobelins, il venait d'essuyer l'assaut de quelques éclaireurs. Reconnaissant Viollette, il fut visiblement soulagé d'avoir une compagnie amicale après cet épisode tumultueux. Après que la hobbite lui eut expliqué la raison de leur venue et le but de leurs recherches, le rôdeur accepta, non sans quelques réticences, à jeter un œil à la missive. A la lecture de ces mots, - il ne put cacher sa capacité à les déchiffrer - ses sourcils se froncèrent et sa mine s'assombrit. Face à une telle réaction, le capitaine Falathir pressa le rôdeur de leur donner la traduction du message.
A ce moment-là, l'homme leva la tête et leur dit ces mots :

~
L'elfe est la clé. Trouvez l'elfe.
~


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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 7:19

CHAPITRE 3 : L'étrangère.

La traque.

Quittant le discret campement du rôdeur, les cinq compagnons prirent la direction du Brandevin qu'ils espéraient pouvoir traverser bien en amont du pont du pays de Bouc. Sur la route, ils rencontrèrent Kinkerkuhl, fidèle membre des Perce-nuit. Le hobbit leur emboita aussitôt le pas et durant la suite du voyage Vitagora lui raconta toute leur aventure. Ils chevauchaient depuis quelques heures, la lumière du soleil déclinant, lorsqu'ils arrivèrent à un passage à gué. Il s'en fallut de peu pour que les poneys des deux hobbits Viollette et Vitagora puissent traverser, mais la petite troupe passa sur la rive orientale, au pied de la forêt de Brande.

Les hauts pins formaient comme une voûte loin au dessus de leurs têtes et le peu de lumière restant ne pouvait filtrer à travers l'épais manteau d'aiguilles. Il faisait quasiment nuit noire en cette fin d'après-midi. Jetant un coup d'oeil au morceau de carte, le capitaine Falathir guida ses compagnons à travers le bois. Appuyé des talents de pisteurs de Lolinian, ils suivirent l'étrange piste formée par des empreintes de pieds aussi larges que profondes. D'après l'elfe, elles conduisaient vers les ruines d'une forteresse de l'ancien temps, ce qui correspondait quelque peu à l'emplacement donné sur la carte. Ils prirent donc cette direction, qui les conduisit à la lisière est de la forêt, à flanc de montagne. Là, les empreintes suivaient un schéma bien complexe, comme si la créature, qui devait bien faire la taille de deux hommes et le poids de trois ou quatre, avait tenté d'attraper quelque chose qui ne cessait de lui échapper. Tandis que Lolinian, Falathir, Kinkerkuhl et Viollette tâchaient de reconstituer les évènements passés, Vitagora, dont la curiosité dépassait de loin ses compétences de chasse, farfouillait les ruines à la recherche d'un quelconque objet susceptible d'avoir de l'intérêt. Suivie par la douce Lunevent, qui avait promis de veiller sur elle, la hobbite fit le tour des ruines, déplaçant du pied les pierres et écartant les branchages. La chance lui sourit enfin alors qu'elle allait abandonner et rejoindre ses trois autres camarades, elle remarqua un petit bout de tissu dépassant de terre. Celle-ci semblait avoir été fraîchement retournée et, lorsqu'elle tira sur le coin du tissu, ce fut un carré de tissu de la taille d'un homme qui sortit du sol. A l'aide de la femme elfe, elle épousseta sa découverte, jusqu'à pouvoir affirmer qu'il s'agissait d'une vieille couverture toute rapiécée.

De son côté Lolinian avait presque reconstitué le puzzle. Le géant, car les empreintes ressemblaient plus à celles d'un homme que d'une créature des bois, avait du finalement s'emparer de sa proie. Il y avait en effet à la fin d'une multitude de traces de traque rapprochée (ladite proie devait filer entre les jambes du géant à chaque fois qu'il devait essayer de l'attraper) une lourde marque dans le sol, comme si le monstre s'était jeté à terre. Après cela, une nouvelle série d'empreintes quittait le camp, d'un pas beaucoup plus calme, sans doute fatigué aussi. Lorsque Vitagora s'en revint avec son trophée, les craintes du capitaine devinrent de plus en plus fondées. Quelqu'un avait séjourné en ces lieux, il devait peut-être s'agir de l'elfe évoqué dans la missive. Et si celui-ci faisait partie du menu du géant, alors ils risquaient de ne jamais avoir la réponse à toutes leurs questions. Surexcitée par la tournure qu'avait pris cette aventure, Viollette n'eut aucune hésitation, elle courut récupérer son poney, invitant ses amis à la suivre pour retrouver le géant. Jetant un bref regard à Falathir, Lolinian emboîta le pas de la hobbite, bientôt imité par le reste de la compagnie. Le chasseur reprit la tête du groupe et les lança à la traque du monstre.

Ils n'eurent pas beaucoup de chemin à parcourir, ni de traces à suivre, pour repérer le camp du géant. Celui-ci était visible à des lieues, des flammes de plusieurs pieds de haut montant entre les arbres. Arrivant en vue du campement, les six compagnons mirent pied à terre. Invoquant une fois encore sa peur du combat, la petite Vitagora restait en arrière alors que ses amis, plus aguerris (et sans doute un peu moins couards), se dispersèrent silencieusement autour du camp. Le géant avait tendu ce qui ressemblait à une toile de tente miteuse entre deux murs en ruines, reliés par une terrasse, offrant au monstre intimité et protection contre les intempéries. Il était en train de remettre du bois dans l'énorme feu quand une flèche vint de planter à la jonction de l'omoplate et de son épaule droite. Relevant la tête, il aperçut l'elfe planté sur une corniche. Il avançait vers son agresseur lorsqu'un cri de fureur retentit derrière lui. Il se retourna et se retrouva nez-à-nez avec le capitaine. Désarmé, le géant asséna un violent coup de poing en direction de l'homme, qui le bloqua à l'aide de son bouclier, mais la force du coup était telle qu'il souleva Falathir du sol et l'envoya à plusieurs mètres plus loin. Chargeant pour achever son ennemi, le monstre ne vit pas la javeline fendre l'air et venir se planter dans sa cuisse, la transperçant. Le géant poussa un rugissement de colère alors qu'une nouvelle flèche elfique vint se planter dans le bas de son dos. Son attention se portant à nouveau sur l'homme qui avait recouvrer ses esprits et essayait de se relever, il fut toutefois distrait par des notes du musique l'entourant. La petite ménestrelle orientait son luth de sorte que la mélodie qu'elle jouait puisse résonner contre la falaise et désorienter son ennemi. Voyant que le géant ne savait plus où donner de la tête, Lunevent se rua sur lui, tantôt lui assénant des coups d'estoc avec sa lance, tantôt esquivant les gifles par son agilité naturelle. Kinkerkuhl s'était lui aussi jeté dans la bataille, déséquilibrant son adversaire à grands coups de bouclier et le tailladant de son javelot. De son promontoire, Lolinian décocha une nouvelle flèche qui passa juste au dessus de la tête de sa consœur et alla se ficher dans le cou du surhomme. Falathir ayant récupéré de sa chute, tailladait les jambes de l'ennemi, frappant au rythme de la musique jouée par la hobbite. Une nouvelle flèche vint frapper la joue de sa cible, lui arrachant un cri de douleur. Lunevent profita de l'occasion pour enfoncer avec force la pointe de sa lance dans l'estomac du géant, tandis que le capitaine tranchait les tendons de ses deux genoux. Le monstre tomba au sol, sa lourde chute déséquilibrant la femme elfe devant lui. Il l'attrapa de sa grosse main et commença à serrer pour broyer les os de sa proie, lorsque Falathir, d'un coup puissant, vint découper net le bras du géant. Etendu là, le monstre se vidait lentement de son sang, soufflant et hurlant sa haine des hommes. Lolinian avait sauter de la corniche et se précipitait vers Lunevent pour s'enquérir de sa santé. Falathir se tenait près du géant, près à réagir au moindre mouvement. Quant à Viollette, elle approcha des deux elfes et commença à entonner un petit chant redonnant le moral à ses amis après ce rude combat. Au moment où Lunevent se relevait, aidé par le bras protecteur de Lolinian, leur détraqueur émit un long râle d'agonie avant de sombrer dans l'autre monde.
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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 7:23

CHAPITRE 3 : L'étrangère.

L'elfe.

Le capitaine Falathir alla récupérer son bouclier, qui avait été projeté plus loin que lui-même. Revenant vers amis, il le passa dans son dos et jeta au passage un œil vers la cahute du géant. La force du combat lui avait momentanément fait perdre le but de cette bataille : retrouver l'elfe capturé. Il repoussa la toile d'un revers de bras et entra à l'intérieur. Nulle vision d'elfe, mais il avait été là, c'était certain. Des liens rompus traînaient à terre et le sol présentait les traces de quelqu'un qui s'était faufilé en rampant vers un petit trou dans un des murs en ruines. S'agenouillant face à l'ouverture, Falathir jeta un coup d'oeil au travers, apercevant la forêt de Brande. Cherchant à travers la nuit une éventuelle silhouette en fuite, il sentit quelqu'un arriver derrière lui. Lolinian venait lui annoncer que Lunevent allait aussi bien que possible et qu'ils pouvaient reprendre leurs recherches. Comprenant que l'elfe avait fui, profitant sans doute du récent combat, il quitta la pièce en quête d'une piste à suivre.

Les elfes étaient naturellement impossibles à pister sur leurs seules empreintes, étant donné que leur légèreté native leur permettait de n'en laisser aucune. C'était pour cette raison qu'un sourire sincère put se lire sur les lèvres du chasseur lorsqu'il découvrit une petite trace de sang sur le sol, à proximité du mur. Il amena une goutte de ce sang à ses narines, déterminant qu'il s'agissait bien de celui d'un elfe. Rassemblant ses compagnons, il se mit à la recherche de nouvelles traces qui lui permettraient de suivre la piste du fugitif.

Le sang qui s'était écoulé petit peu par petit peu de l'elfe les mena jusqu'à un kiosque en ruines, qui devait autrefois servir de lieu de rencontre. Là, entre deux rochers dépassant de loin la hauteur d'un homme, ils trouvèrent, non pas un, mais une elfe étendue au sol, inconsciente. Elle était d'une maigreur à faire pâlir un hobbit et son visage, creusé, témoignait d'une profonde lassitude et d'une grande fatigue. Ses cheveux étaient d'un blond doré, typique des elfes de la Lorien, et les traits de son visage, bien que marqués, étaient doux et finement sculptés, attestant de la beauté de la femme elfe. Elle portait une vieille robe aux motifs sindarin, élimée et dont de nombreuses coutures avaient été grossièrement reprises à la main. Se rappelant la couverture trouvée plus tôt dans la nuit, Lunevent se dit que le temps et les mauvaises conditions de vie avaient fait autant de ravages sur la femme elfe que sur les possessions de cette dernière. S'agenouillant auprès d'elle, elle passa sur son visage un peu d'eau prélevée de sa gourde personnelle. Essuyant délicatement le visage de la fugitive avec un mouchoir pour ôter la terre et les feuilles mêlées. Reprenant conscience, l'elfe aux cheveux d'or poussa un cri de panique en voyant les personnes armées autour d'elle. Elle se redressa et recula contre le rocher, cherchant la protection en son creux. Elle attrapa une branche qui traînait là et s'en servit pour tenir ses invités à distance. Aucun mot ne sortit de sa bouche mais les compagnons purent lire la peur panique dans ses yeux. Haussant un sourcil, Lolinian s'écarta de l'elfe et annonça aux autres qu'il allait monter la garde un peu plus loin. Lunevent, dont la réaction de la femme elfe avait serré le coeur, tenta de calmer la fugitive. Elle demanda poliment aux autres de s'écarter, ainsi Falathir et Viollette s'en furent discuter un peu plus loin, tandis que Kinkerkuhl alla chercher de quoi allumer un feu.

Espérant chasser l'effroi de son interlocutrice, Lunevent resta à ses côtés, lui proposant tantôt de l'eau pour se désaltérer, tantôt quelques morceaux de pain pour lui faire récupérer quelques forces. A force de douceur et de mots rassurants, elle finit par la faire sortir un petit peu de sa cachette et même par la faire boire quelques gorgées d'eau. Un peu plus loin, Lolinian observait la vallée en contrebas, guettant le moindre mouvement anormal, tandis que Falathir et Viollette, qui avait récupéré Vitagora, était assis près d'un bon feu, une hobbite racontant à l'autre leur combat épique, non sans rajouter quelques croustillants détails, que le capitaine n'avait sans doute pas remarqué (ou vécu) durant la bataille, il ne put d'ailleurs s'empêcher de sourire.
L'aube pointait doucement à l'horizon quand Falathir vint s'enquérir de la santé de leur protégée. Lunevent le rassura, mais elle lui fit cependant comprendre que la présence d'un homme et de trois hobbits laissait planer sur la femme elfe un sentiment de crainte. Le capitaine laissa donc les trois elfes entre eux puisque cela pourrait permettre plus aisément de ramener la fugitive en lieux sûrs. Il quitta donc le kiosque, puis la forêt, en compagnie de Kinkerkuhl, de Viollette et de Vitagora dont il se sépara une fois arrivés à Bree. De leur côté, Lolinian et Lunevent purent échanger quelques mots avec l'elfe. Elle ne leur apprit pas grand-chose en réalité. Elle ne se rappelait en effet ni de son nom ni de la raison de sa présence dans cette forêt. Tout ce dont elle se rappelait récemment était une vie de nomade, nourrie sommairement de baies et de végétaux, puis de sa rencontre avec le géant auquel elle n'avait pu échapper. Lorsque Lolinian voulut aller plus loin dans ses souvenirs, la femme aux cheveux d'or fut prise d'une nouvelle crise de panique dans laquelle se mêla quelques bribes de souvenirs. Ses deux protecteurs ne purent en tirer qu'une histoire de bateaux, d'incendie et de naufrage. Ne souhaitant pas mener plus loin l'expérience, ils prirent la décision de la ramener auprès des Perce-nuit. Acceptant, la femme elfe demanda néanmoins s'ils pourraient retourner à la forteresse en ruines à l'est de leur position. Alors qu'ils étaient en chemin cependant, elle leur expliqua qu'elle y avait caché le seul bien encore état qu'elle possédait : une longue épée gravée. Désireux d'en apprendre davantage sur cette elfe, Lunevent et Lolinian pensaient pouvoir tirer quelque chose de cette arme, mais c'était sans compter l'importante troupe de gobelins qui venait de les devancer. Le chasseur venait de découvrir leurs traces et le nombre qu'il avait pu comptabiliser était bien trop grand pour deux seules paires de bras. Aussi rebroussèrent-ils chemin, jurant à leur protégée de revenir avec plus de moyens.
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Vitagora

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 7:59

EPILOGUE : Deux yeux dans la nuit.

Le rêve.

Une semaine s'était écoulée depuis la victoire sur le géant et la découverte de la femme elfe. Sept jours pendant lesquels dame Lunevent s'était affairée auprès de sa protégée, lui offrant le gîte, le couvert et toute l'attention qu'elle pouvait mériter. La belle elfe aux cheveux d'or avait repris des forces, son teint avait retrouvé ses couleurs et elle avait bien meilleure mine que lorsque les six compagnons l'avaient trouvée. Cependant, un voile sombre semblait toujours obscurcir son regard. Lors de conversations anodines avec son hôte, elle avait mentionné à plusieurs reprises l'épée dont elle avait déjà parlé dans la forêt de Brande. Songeant que cette lame pourrait éclairer l'elfe sur son passé, dont elle n'avait toujours aucun souvenir, Lunevent contacta son ami Lolinian afin d'organiser une petite excursion dans les ruines.

Ils s'y rendirent donc tous trois, non sans passer aux écuries pour apprendre, ou rappeler, à la femme elfe comment monter à cheval ce dont elle se montra parfaitement capable bien que peu sûre d'elle. Misant sur le fait que la troupe de gobelins n'avait pu s'attarder si longtemps sans rien trouver, ils ne quirent l'aide d'aucun de leur confrères pour cette aventure. En effet cela n'aurait servi à rien car, une fois sur place, il n'y avait plus la moindre trace de l'ennemi, celui-ci ayant déjà quitté les lieux depuis trois ou quatre jours. La femme elfe les mena tranquillement à l'endroit où elle avait caché l'épée gravée, enterrée sous un bosquet. Elle montra l'arme à ses deux protecteurs, lesquels l'examinèrent attentivement, tâchant de déchiffrer les inscriptions. Lolinian fut le premier à en percer le mystère.

~
Minaaliamacil
~
Telle était l'énigme à laquelle l'elfe réfléchissait depuis des années. Il s'agissait en réalité de sindarin et plus particulièrement du nom de l'épée. En langage commun, cela signifiait simplement "l'épée de Minaalian". A la fois stupéfaite de comprendre la signification de ces mots, admirative de réaliser que cette lame devait être la sienne et frustrée de n'avoir su elle-même déchiffrer sa langue natale, la femme elfe répéta ce mot plusieurs fois. Elle s'inclina alors vers Lolinian et Lunevent en prononçant le nom qu'elle avait si longtemps oublié : "Minaalian". Alors que le chasseur rendait l'arme à sa protégée, il avança l'idée d'amener l'elfe et l'épée au seigneur Elrond Semi-Elfe à Fondcombe. A ce nom, la femme aux cheveux d'or eut un hoquet de surprise et lorsqu'elle le répéta pour elle-même, elle entra dans une transe effroyable. Son visage se tordit, sa bouche poussa un long cri muet avant qu'elle ne tombât genoux à terre. Une vision était apparue dans son esprit : les échos d'une bataille, les cris de fureur, les cris de douleur, le fracas des armes. Puis le souvenir d'une blessure lui vint à l'esprit, elle se tint alors le ventre et, soulevant très légèrement sa tunique, laissa apparaître une cicatrice courant de son flanc droit au flanc opposé. Conscients qu'il s'agissait là d'un souvenir autre que celui des bateaux incendiés, Lolinian ne poussa pas Minaalian à se rappeler davantage pour le moment. Ils reprirent leurs chevaux et rentrèrent en Falathlorn prendre du repos.

La nuit suivante, Minaalian fut prise d'une nouvelle crise pendant son sommeil. Les images des souvenirs qu'elle s'était remémorée lui venaient à l'esprit par flash. Les voiles en flammes, les lames transperçant la chair, les voyageurs se jetant à la mer, les cris des guerriers, le choc des vagues... puis ces images laissèrent place à un noir des plus complets. Pendant quelques secondes, la fièvre de l'elfe lui laissa un peu de répit. Alors, elle les vit, pour la première fois depuis des centaines d'années, des yeux rouges cerclés d'or sur ce fond noir...

Deux yeux dans la nuit !

Fin...



Dernière édition par Vitagora le Mer 3 Avr - 8:07, édité 1 fois
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Vitagora

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 8:06

[HRP]

Et bien voilà, la première quête proposée à la guilde a touché à son terme. J'espère que tous les participants, que je remercie énormément, y ont pris du plaisir et que les lecteurs n'ayant pu partager cette expérience auront pu apprécier tout autant le récit. Ca aura au moins été mon cas !

Vous pourrez sans doute suivre d'autres récits concernant Minaalian lorsque je me plongerai corps et âme dans son histoire.

Ce récit est terminé et, pour ne pas plagier les dires d'un hobbit reconnu, les dernières pages sont pour vous. Commentez, racontez, proposez !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

[/HRP]


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Lunevent

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 8:20

[hrp]
Félicitations pour ces récits j'aime beaucoup, surtout que Lune est héroïque, elle apprécie comme il se doit cet hommage Wink
J'ai pris également beaucoup de plaisir à 'vivre' cette aventure en bonne compagnie !

Quelques questions demeurent cependant dont celle-ci : Mais qu'est donc devenu Eohestan ? Wink

En conclusion : Merci Vita !

[/hrp]
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Falathir
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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 17:02

[HRP ] superbe event , mené de main de maître. Merci à ceux qui ont participé à ces aventures. Dommage qu'il n'y avait pas plus de participants qui seront, plus présents je l'espère pour les prochains events qui mettront en scène directement l'histoire de la confrérie [HRP]
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Vitagora

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 18:45

Lunevent a écrit:
[hrp]

Quelques questions demeurent cependant dont celle-ci : Mais qu'est donc devenu Eohestan ? Wink

[/hrp]


Je pense qu'il fera de nouveau parler de lui... un jour. Wink

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MessageSujet: Re: Deux yeux dans la nuit.   Deux yeux dans la nuit. I_icon_minitime

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